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Toile de fond lumineuse
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Entrepreneur de PME : liberté responsable ou stress écrasant ?

Bertrand est un entrepreneur dans l’âme. Il a longtemps travaillé à son compte en tant que designer, tout en nourrissant de multiples passions. Il y a quatre ans, ce bouillonnant touche-à-tout a lancé son entreprise de travaux dans son île d’origine : La Martinique. Un environnement de rêve, un associé aussi enthousiaste que lui, deux intentions positives et…


Le stress de l'entrepreneur c'est aussi d'assurer la sécurité de ses travailleurs.
Planning, délai de réalisation, coordination des équipes... jusqu'à la livraison du chantier puis son paiement, pas de répit pour la pression !

Interview, récit des défis et d’une aventure de deux ans et demi.

Quand vous avez démarré votre entreprise, comment avez-vous pensé la qualité de vie quotidienne ?

Avec mon associé, nous avons pris des locaux comprenant un vaste dépôt pour abriter le matériel et les véhicules. L’espace bureau était assez sommaire car j’étais le seul à y travailler régulièrement pour effectuer la prospection, le suivi client, les plannings, etc. Mais nous avons pris soin d’installer une machine à café. Nous avons rapidement eu le rituel du café tous les matins en équipe, avec l’un ou l’autre amenant des croissants. De temps à autre, nous y organisions des repas. L’un des employés a même cuisiné pour nous un plat local en amenant tout son matériel.

L’ambiance était bonne mais des tensions relationnelles ont progressivement gangréné l’esprit de l’équipe.

Comment les tensions sont-elles arrivées ?

Des incompatibilités d’humeur entre employés sont apparues et des tensions directement avec moi sont nées. Concernant le déroulement et l’organisation des chantiers, mes consignes n’étaient pas toujours acceptées ni respectées. Certains n’en faisaient qu’à leur tête, sans m’en parler bien sûr. Une sorte de rapport de force s’est engagé. Deux d’entre eux, qui avaient davantage de responsabilités que les autres, se sont ligués. L’un avait la confiance de mon associé et le chéquier de l’entreprise, l’autre était davantage technicien. Ils voulaient tout contrôler sur le terrain, au mépris de la relation client et des contrats engagés.


Qu’avez-vous mis en place pour essayer de sortir de ce rapport de force ?

J’ai essayé d’engager la discussion, de privilégier la communication. Mais cela n’a pas fonctionné. Le rapport de force a nécessité que j’en vienne à l’autorité pour que chacun reste à sa place.

Quels étaient les principaux facteurs de stress pour vous ?

J’en ai eu deux principaux : la gestion de la masse salariale et l’apport d’affaires. Quand la trésorerie est tendue, déclencher les salaires en temps et en heure chaque mois a été une source de stress terrible pour moi. Curieusement, lorsque nous avons pu avoir une semaine de retard sur le paiement, les employés ne me l’ont jamais reproché. Mon associé était également plus détendu que moi.

L’apport d’affaires constitue le début de conséquences en chaîne : prospecter, définir le projet avec le client, signer le contrat, produire selon l’accord et le planning et se faire payer. Le timing doit se dérouler avec précision : celui de l’entreprise mais aussi celui du client. Et celui-ci ne peut être maîtrisé. Certains peuvent agir vite, signer et effectuer les règlements rapidement ou avec retard, voire pas du tout. Les techniques pour influer ne servent à rien. Parfois le planning est étalé sur deux mois. Si le client fait défaut, la trésorerie est mise à mal, survient une tension dans la masse salariale. Les charges continuent de tomber.

Est-ce que le temps et l’argent sont à la source du stress ?

Oui, tout à fait. Le temps car la partie client n’est pas contrôlable et le paiement des salaires est un décompte mensuel : plus que dix jours… cinq jours, trois jours,… Puis l’argent car il faudrait une trésorerie illimitée. Nous avons lancé l’entreprise avec un capital important mais impayés et retards de paiement m’ont causé des nuits sans sommeil !

Quels sont vos indicateurs de stress ?

Je suis fumeur occasionnel. Sous pression, je me mets à fumer beaucoup. Puis je perds le sommeil : j’ai du mal à m’endormir, je me réveille, je réfléchis tout le temps, je cherche des solutions. Je n’avais aucune tranquillité d’esprit, je n’étais plus jamais serein, je ne profitais plus de rien. Si j’étais invité chez des amis, soit je n’y allais pas soit je m’y rendais mais je restais dans mon stress. Il était permanent, ne me laissait aucun répit.

Quel a été votre point d’alerte ?

J’ai encaissé la tension des employés qui abandonnaient les chantiers, qui n’étaient pas ponctuels, qui ne venaient pas le matin, sans prévenir. J’ai assumé aussi le haut niveau de turn-over, avec les ruptures de contrats qui l’accompagnaient. Nous tournions à sept salariés de moyenne. En deux ans et demi, nous avons licencié onze employés pour cause de comportements irrespectueux et agressifs, voire dangereux. Un jour, un salarié a menacé la vie d'un autre en l'exposant délibérément sur un échafaudage.

Côté clients, je pensais porter ma touche écologique, ou tout au moins conscience et respect de l’équilibre de la nature. J’ai eu des demandes ahurissantes, comme de sacrifier un verger d'arbres centenaires pour… y installer une piscine ! Mes valeurs ont été mises à mal même si j’ai géré au mieux ces demandes auxquelles je ne pouvais pas souscrire.

Toutefois, deux événements ont été décisifs pour la fermeture de l’entreprise : le premier, un de mes salariés m’a menacé physiquement et de façon violente. Peu après, notre chef d'équipe est allé saboter un chantier magnifique terminé quelques jours plus tôt car je n'avais pas accédé à sa demande de rupture conventionnelle.

Cela a été le point de rupture pour moi. J’ai demandé à mon associé s’il avait envie de vivre comme cela. Il m’a répondu que non. Nous n’avions aucune dette. Nous avons fermé la société.

Avez-vous des séquelles de cet énorme stress ?

Pas vraiment. Mon associé et moi avons ressenti immédiatement un sentiment de soulagement ! Cela a été le plus beau jour de ma vie ! J’ai retrouvé le sommeil, la sérénité, j’ai arrêté de fumer. J’ai eu l’impression de recommencer à vivre ! J’ai repris goût à des choses aussi simples que d'amener mes enfants à l'école le matin. Les problèmes de planning, d’absence, d’agressivité, de trésorerie ont été résolus d’un seul coup ! Il s’agissait d’un stress conjoncturel. En éliminant les problèmes, la pression est redescendue immédiatement.

Tirez-vous des bénéfices personnels de cette expérience ?

Cette expérience m’a surtout permis de décider de ne plus avoir à prendre responsabilité pour des salariés, de ne plus gérer de personnel. Aujourd’hui j’ai repris mon ancien métier de designer et je me consacre à la conception des projets en amont. Je mets à profit les connaissances de mon ancien métier couplées à celles du terrain. Si un client tarde à me payer, c’est un désagrément mais plus du tout un enjeu vital. Le planning et l’avancement des projets ne dépendent que de moi.

Je sais également le prix des vacances, des pauses, des week-ends : il est indispensable de pouvoir « débrancher », penser à autre chose, préserver un certain recul car mon associé, aussi précieux m’a-t-il été, n’avait pas le regard d’une personne extérieure. Nos discussions tournaient sans fin autour des problèmes et recherches de solutions de la société.

Fermer l’entreprise a été pour moi un geste salvateur. J’aurais eu besoin d’un soutien d’une personne extérieure qui pose un regard selon un autre angle, qui me permette de respecter mes propres limites. Mon plus gros besoin était de pouvoir mettre sur « pause ». J’ai fini par appuyer sur le « stop ».


Une réponse de la sophrologie

Pour échapper au stress conjoncturel, des pauses détente sont nécessaires, vitales !

Lors d’une séance de sophrologie, nous réalisons une pratique, c’est-à-dire des exercices guidés, suivie d’une Sophro Analyse Vivantielle, servant à échanger sur le vécu de la pratique et à en renforcer l’objectif. Au cours de cette Sophro Analyse Vivantielle, le sophrologue reformule en partie ce qu’il lui semble important de souligner afin d’orienter le pratiquant et de lui permettre de dévoiler les phénomènes importants.


Ici, j’entends dans les propos tenus par Bertrand que le stress était conjoncturel. Bertrand a été mis sous pression. Au départ, son stress semblait positif puisqu’il avait l’enthousiasme, l’ambition et la vision de sa société. Peu à peu, la pression est devenue désagréable, puis violente et chronique. Bertrand est resté maître de la situation dans la mesure où c’est lui qui a décidé d’arrêter l’activité. Cet arrêt s’est effectué sans heurt majeur puisque les comptes, certes tendus, étaient sains. Les valeurs profondes de Bertrand n’ont pas été mises à mal.

Bertrand exprime toutefois des problèmes de sommeil et de pensées sans relâche. Ce type de stress peut s’avérer dangereux et Bertrand évoque d’ailleurs la fermeture de sa société comme « salvatrice ». En effet, quand la récupération comme la détente ne sont plus possibles, la santé est en danger.


Quelle que soit la technique pour laquelle vous optez, il est crucial d’agir avant que les tensions ne s’inscrivent dans le corps et dans l’esprit, par des problèmes de santé ou par un burn-out. Des instants de détente, de bien-être sont indispensables à notre bonne santé. Nous somatisons de façon négative les tensions mais nous somatisons également le bien-être et ce de façon positive, sous forme d’enthousiasme, de vitalité.

La sophrologie propose des pratiques pour retrouver le calme, dans le corps, dans l’esprit, pour favoriser le bien-être et appuyer les choix de prendre soin de soi.

Nous ouvrons en séance un espace de sérénité par des techniques adaptées.

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